À grignoter #5 — Florence Martin-Kessler, en attendant le Dej’

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Le Tank media
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4 min readNov 8, 2019
© Jeremy Suiker

Mardi 19 novembre, de 12h30 à 14h00, nous recevrons Florence Martin-Kessler, fondatrice et PDG de Live Magazine pour Le Déjeuner du Tank media. L’occasion de revenir sur cette aventure théâtrale et journalistique.

Bonjour Florence, qui êtes-vous et que faites-vous ?

Bonjour, je suis fondatrice et PDG de Live Magazine qui existe depuis maintenant cinq ans. Avant ça, je réalisais des documentaires et plus tôt encore, je faisais du consulting.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure du Live Magazine ?

Le déclenchement a eu lieu alors que j’étais auteur de documentaires. J’avais une bourse de journalisme au Nieman Lab, aux Etats-Unis, et c’est dans ce cadre que j’ai découvert Pop-up Magazine, créé par Douglas McGray. J’ai trouvé ça génial !

L’idée est venue et j’ai eu de la chance de trouver des associés avec qui c’est le bonheur depuis cinq ans. On a créé Live Magazine, le journal vivant pour mettre en scène des journalistes, des écrivains, des photographes et des artistes.

C’était un petit projet, originellement produit par une autre société, dans cette idée qu’il y a d’un coté les auteurs et de l’autre les producteurs. Mais par la suite, je me suis aperçue qu’on ne pouvait pas monter un projet sans monter une structure entrepreneuriale. J’ai mis du temps pour passer du statut d’intermittent à celui d’entrepreneur. C’était clair pour tout le monde qu’il fallait faire ça, sauf pour moi.

Quelles furent vos plus grandes difficultés pour monter ce format original ?

Concernant les difficultés, dès le départ nous avons eu énormément de chance. Nous avons eu de l’argent sans en chercher. Nous sommes sur une structure qui n’est pas si chère à faire, ni trop lourde à produire. On voit tout de suite, à la fin des ventes de billets, si on peut aller à l’équilibre et si on doit s’adapter. En fait, ce qui coûte cher, c’est notre temps éditorial.

Mais la vraie difficulté, c’est surtout de trouver des salles de théâtre, qu’elles soient privées ou publiques : c’est ça le gros bazar. Pour le reste, tout est plus léger.

Et vos principales réussites ?

Peut-être de travailler avec des titres comme Financial Times, Les Echos, Le Monde et d’être présents dans des festivals comme les rencontres d’Arles. Là en ce moment, nous travaillons avec Facebook pour faire quelque chose.

Concernant nos auteurs, nous n’avons pas de mal à en trouver et, faut-il le préciser, nous les payons tous.

C’est ça notre plus grande réussite : c’est de pouvoir rémunérer 500 auteurs et musiciens par le journalisme.

C’est surtout ça, à mon sens, notre plus grande réussite : c’est de pouvoir rémunérer ces 500 auteurs et musiciens par le journalisme et d’être parvenu à un modèle économique stable.

Comment mettez-vous en scène la ligne éditoriale d’un média ?

Dans le Live Magazine, au lieu de tourner les pages du journal, on a les auteurs des articles sur scène. Il y a un récit théâtral mais ça reste surtout une expérience qui se construit sur une démarche journalistique en racontant des faits vérifiés dans les standards du journalisme. Notre fil rouge est que tout est vrai, enquêté et vérifié.

C’est un journal vivant, avec de vraies rédactions. On travaille en carte blanche avec elles. Ce qu’elles attendent, c’est un peu de fantaisie et d’humour. Nous, nous essayons de trouver l’essence d’une ligne éditoriale et de légèrement la déformer, de faire sortir une autre voix par d’autres plumes. Par exemple, avec le Financial Times, on avait fait une séance sur la bourse avec une chanteuse d’opéra.

Vous travaillez avec des auteurs qui ne sont pas des professionnels du spectacle. Comment les mettre en confiance ?

Pour les auteurs, je reconnais que cela peut faire peur. On leur donne une guideline. Mais les gens qui y participent le font parce qu’ils ont envie de prendre ce risque. Personne n’est pro sur scène, on sent le trac. Mais c’est aussi ce qui rend ce spectacle unique : on est dans l’ordre de l’empathie.

Vos salles sont pleines. Qu’est-ce qui change quand le journalisme entre en scène ?

Partager quelque chose en live, c’est très basique finalement. C’est comme une expérience de musique. Nous sommes au contrepoint de l’époque. Les histoires sont dingues et très bien écrites, on veille sur la qualité de l’écriture. Nous sommes dans une tendance je pense. Ça marche très bien avec les jeunes, c’est le coté surprenant. Et puis le fait que nous n’enregistrions pas : cela représente beaucoup de travail pour une seule et unique fois , ce qui rend ce moment très précieux.

Le Déjeuner du Tank media aura lieu le mardi 19 novembre. L’ occasion de développer les grands thèmes abordés au cours de cette première rencontre, d’échanger avec vous et de répondre à toutes les questions que vous vous posez sur le Live Magazine et l’entrepreneuriat.

Vous en serez ?

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Au carrefour entre les médias, l'entrepreneuriat et l'innovation, Le Tank media est le futur lieu parisien dédié à l'émergence de nouveaux médias.